« Il n’est pas de recueil musical qui puisse vous apporter autant que les motets de Jean-Sébastien Bach »[1], explique Raphaël Pichon. En ce mois de janvier morose, voici une musique exubérante, propre à chasser la mélancolie, une pépite de bonne humeur et d’énergie. Les voix ardentes, précises, d’une extrême justesse de l’ensemble Pygmalion, transmettent, pour leur cinquième album consacré au maître allemand, le souffle d’une liberté bienfaisante.
L’ensemble Pygmalion est composé d’un chœur et d’un orchestre sur instruments d’époque. Fondé en 2006 par Raphaël Pichon, il « explore les filiations qui relient Bach à Mendelssohn, Schütz à Brahms ou encore Rameau à Gluck et Berlioz ». Mais le présente-t-on encore ? La qualité de ses interprétations et la singularité de ses projets lui ont obtenu une reconnaissance tant en France qu’à l’étranger.
Revenons à Bach… Apparu au XIIIe siècle, le motet est une pièce vocale religieuse polyphonique, avec ou sans accompagnement instrumental, et dont la longueur est variable. Le motet est généralement écrit à partir d’un texte religieux. Un domaine dans lequel le compositeur excelle : « C’est une foi généreuse, parfois débridée, qui semble s’exprimer dans les motets, explique Raphaël Pichon, qui chante ces œuvres depuis l’âge de 10 ans. Bach fait jaillir de cette forme ancestrale une énergie et une profondeur d’expression qui visent à nous transfigurer ».
Bien qu’enjouées, la plupart de ces oeuvres sont destinées à la liturgie des funérailles. Ici, la musique s’impose, s’adressant autant à l’intelligence qu’au cœur, avec des mélodies habités, dansantes, des chœurs qui se répondent usant d’une virtuosité étonnante qui ne supporte aucune approximation.

Aux six motets de Bach s’ajoutent trois pièces de Giovanni Gabrieli[2], Vincenzo Bertolusi[3] et Jacobus Gallus[4]. Des œuvres dans lesquelles le compositeur va puiser tout au long de sa vie. L’ensemble est parfaitement homogène et, disons-le, jubilatoire.
Mais je me tais. La musique parle d’elle-même…
[1] 1685-1750.
[2] 1557-1612.
[3] 15…-1608.
[4] 1550-1591.
Bravo pour ce choix ! je ne connaissais pas cet enregistrement qui est jubilatoire, tout comme chanter du Bach, mais aussi la musique la plus difficile à interpréter ! Merci pour l’approche musicologique 🎶🙏
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