Le voyage sera dépaysant. Nous partons pour le Japon, nous dormirons sur des futons, nous reposerons sous l’ombre du margousier, habillés de kimonos ou de monpes…
9 aout 1945, les américains débarquent la seconde bombe atomique sur Nagasaki : « J’eus l’impression que le cœur du monde venait d’exploser ». Près de quarante ans plus tard, Amaterasu est une vieille femme rongée par la culpabilité, le remord. Avec son mari Kenzo qui n’est plus, elle a émigré aux Etats-Unis pour fuir son pays et l’absence de ceux que Pikadon, la bombe, a emporté loin d’elle, la laissant à jamais douloureuse et absente. Jusqu’à ce jour où un homme défiguré frappe à sa porte : son petit-fils.
Dès les premières lignes, la vieille dame apparaît enveloppée d’un profond mystère qui se dissipe à peine, au fur et à mesure qu’elle raconte ces années d’avant guerre. Elle ne le fait pas seule. Ouvrant le journal intime de sa fille Yuko, « la perle dans la coquille de mon cœur », elle s’immerge dans ce qu’elle n’a jamais osé savoir. Elle confronte leurs émotions avant que ne s’y mêlent celles de Jomei Sato. Chacun apporte, au fil de l’histoire, sa part d’amour, de souffrance, d’exil, de vérité… Merveille que cette conversation à trois où se tissent, sur fond de guerre, les sentiments tragiques des êtres, une épopée parfois sordide, jamais vulgaire. Délicatesse d’une écriture qui abrite la violence des destinées.
« J’aime Shige, raconte Yuko, C’est la vérité. Ces mots sont faciles à écrire. J’aime sa constance et sa loyauté. C’est un bon père. Je croyais être forcée de vivre à jamais dans la douleur du départ de Jomei mais Shige m’a aidée à me réparer (…) Mais il y a un autre aspect de ma personnalité, cette part d’ombre en moi où Jomei existe comme une tumeur qui se nourrit de moi, chaque jour plus forte, une tumeur qui finira par me dévorer toute entière. (…) Que serait ma vie sans Shige et Hideo ? A quoi tout cela aurait-il servi ? »
La petite histoire de la famille d’Amaterasu croise la grande, celle de la guerre, de ses atrocités qui n’avaient pas grand chose à envier à celles commises en Europe, de ses soldats enrôlés de force dans des combats sans retour… Et c’est aussi toute la profondeur et l’intérêt de ce roman.

La voix des vagues fait partie de ces livres qui vous broient le cœur pendant 300 pages, avant de vous offrir, sur les dernières lignes, la douceur d’une fin heureuse.
Fiche technique du livre
Auteur : Jackie Copleton
Editeur : Les Escales, 2016 – Pocket
Nb de pages : 384 pages
Genre : Roman
J’aime beaucoup votre blog. Un plaisir de venir flâner sur vos pages. Une belle découverte et blog très intéressant. Je reviendrai m’y poser. N’hésitez pas à visiter mon univers. Au plaisir.
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Merci énormément. Au plaisir d’une visite dans vos pages… A très vite…
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