C’était trop tentant, j’ai succombé.
En dépouillant la presse ce matin, je lis qu’une « autrice » vient de publier une BD. Une autrice. D’abord, je fais une pause. Qu’est-ce que ça peut bien être ? Je me creuse la cervelle et, rassurez-vous, ça vient assez vite. Autrice vient d’auteur. Une autrice, c’est un auteur au féminin. Et là, j’avoue, les bras m’en tombent.
Si un jour j’ai le bonheur de devenir auteur, bien que je sois une femme de la racine des cheveux au bout des pieds, je serai ravie et même fière d’être traitée à l’égal de l’homme, d’être, comme lui, un auteur. Et si possible, un auteur à succès. Mais pas une autrice, ni même une auteure qui serait manquer complètement de hauteur de vue… Je m’étonne : à la fin, avons-nous si peu conscience de nous-mêmes que nous ayons besoin pour nous affirmer d’une pénible et douloureuse contorsion du langage ?
Je suis bien d’accord avec vous, Marie-Anne.
Autrice ! Autre… quoi ?
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